Les Cafés Bibal ont pris la décision de maintenir une activité partielle malgré la situation exceptionnelle liée à la crise sanitaire. Pour Thomas Bertrand c’est au travers de l’engagement de tous que la situation pourra être en partie maitrisée.

F&CM : Comment avez-vous abordé la logique de confinement ?

Thomas Bertrand : Avec pragmatisme et en faisant confiance aux Pouvoirs Publics. Comme beaucoup de nos collègues la mise en confinement soudaine et rapide de la population a eu un impact rapide sur le niveau d’activité de la société. La fermeture des cafés et restaurants a immédiatement influé sur notre activité CHR qui s’est effondrée. Notre activité distribution automatique a elle aussi subit un ralentissement des plus notables avec un recul de près de 75%. Une chute assez violente mais qui traduit le confinement nécessaire mis en place pour préserver la population française des effets du Coronavirus – Covid 19. Nous avons de fait réorganisé le travail de nos équipes en privilégiant des mesures simples visant à favoriser le travail à distance autant que faire se peut et en mettant en place des mesures de chômage partiel pour minimiser l’impact de la situation. Nous avons également mis en place de nouvelles pratiques de fonctionnement des équipes afin de respecter des mesures de prévention vis-à-vis de nos équipes et de nos personnels. Il est en effet humainement difficile, compte tenu de la situation de demander une continuation de l’activité. Nous demeurons une activité de service ou nos personnels sont appelés à se déplacer et il y a un facteur de risque de contamination que nous devons limiter. Nous avons de fait travaillé sur la base du volontariat pour réorganiser l’activité quotidienne. En parallèle nous avons travaillé sur des mesures de prévention en recommandations, en équipant chacun de masques et de gants et la mise en place de protocoles d’intervention. Je tiens du reste à remercier les équipes de Cafés Bibal pour leur engagement au quotidien.

F&CM : Cela signifie aussi repenser l’activité. 

T.B. : C’est effectivement une des problématiques qui s’est posée immédiatement. La difficulté que nous avons rencontré dans les premiers jours fut d’identifier les sites et clients encore actifs ou appelés à fermer voire donner la priorité aux industries et activités essentielles comme les services hospitaliers, les activités agroalimentaires ou logistiques. C’est aussi en garantissant notre prestation de service que nous contribuons à notre humble niveau à une continuité de l’activité d’une part mais également en soutien aux salariés, personnels de l’assistance publique qui quant à eux continuent de travailler pour les uns et d’accueillir et soigner les malades pour les autres. Nous devons rester solidaires d’une part et préparer également la reprise future de l’activité qui ne sera pas simple compte tenu du nombre d’automates aujourd’hui à l’arrêt. 

F&CM : Que vous a appris cette crise sanitaire ?

T.B. : Il est un peu tôt pour analyser les répercussions de ce que nous sommes en train de connaître aujourd’hui. Nous restons une activité ultra dépendante de l’entreprise au sens large ou sont installés nos automates et donc de la logistique qui y est rattachée en termes d’encaissements, d’approvisionnements, d’accès à l’information en temps réel. Cette trilogie est une force car nous pouvons bénéficier immédiatement d’un afflux d’activité. Pour autant ce que vit la profession révèle de manière évidente que cette force est aussi une faiblesse dans le cas inverse et je sais que pour beaucoup de professionnels la situation est plus que préoccupante. Je crains que dans les prochains mois le tissu de PME qui constitue majoritairement la profession soit fortement impacté et qu’il faudra changer certaines pratiques afin de devenir plus performants et agiles. 

F&CM : C’est une réflexion que vous entendez mener pour les Cafés Bibal. 

T.B. : C’est une problématique que nous avions déjà soulevé et sur laquelle nous avons déjà travaillé. Une partie non négligeable de notre parc d’automates est connectée et nous permet de bénéficier d’un retour d’information en temps réel. Cela a pris ces dernières semaines une importance énorme car nous avons pu limiter nos déplacements et interventions en fonction des besoins réels de l’activité. Par ailleurs nous développons depuis un certain moment un outil de mobilité pour nos équipes qui nous a permis d’utiliser au mieux les ressources en personnel. Cet outil qui fonctionne en adéquation avec notre ERP est à mon sens la brique manquante entre le traitement ERP et le personnel d’exploitation. La période que nous subissons avec toutes les contraintes actuelles me démontre que AVA, notre solution de mobilité est parfaitement en adéquation avec nos besoins réels et nous avons aujourd’hui non plus un exercice de simulation mais un cas grandeur nature des bénéfices qu’elle apporte dans une gestion de parc d’automates. Nous sommes passés en mode « apprentissage » au quotidien pour affiner ses fonctionnalités. La profession travaille et réfléchit depuis plusieurs années sur les outils de traitement de l’information et l’outil que nous avons imaginé en partant des besoins concrets de l’activité nous poussera demain à généraliser cette solution autant que faire se peut. Il faut rester positif malgré la situation et apprendre de cette épreuve pour ressortir rapidement plus forts afin de satisfaire aux nouvelles exigences qui vont irrémédiablement émerger de la part de nos clients une fois cette crise passée. Ce dont je suis certain, et je crois que beaucoup partagent cette analyse, c’est que rien ne sera plus comme avant dans les prochains mois et qu’il nous faudra repenser notre modèle de gestion. 

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