La pause déjeuner aiguise les appétits

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Si le Covid a beaucoup fait parlé de lui quand à ses causes, son impact sur la population il n’a échappé à personne que ce sont aujourd’hui les conséquences de la situation inouïe que nous avons traversé pendant près de deux ans qui pose bien des interrogations. En effet, la mise en place du télétravail, la perception du travail et de son organisation dans les mois à venir sont désormais un des sujets dominants en termes de RH. Et l’une des conséquences concerne la pause déjeuner jusqu’ici largement dévolue à la restauration collective. Cette dernière est confrontée à la problématique du retour effectif d’un nombre moins conséquent de salariés et collaborateurs au bureau et donc d’une fréquentation plus réduite de ces derniers au sein des restauras d’entreprise. Une réalité qui pose d’ores et déjà un questionnement sur la rentabilité future de multiples unités qui vont devoir faire face à une réorganisation plus flexible et des concepts moins lourds à gérer. Ce d’autant plus que cette nouvelle donne a aussi permis à de nouveau acteurs de fourbir leurs armes autours de concepts de restauration en libre service sans personnel. Les frigos connectés, smart food et autres solutions de restauration automatique fleurissent en effet depuis plusieurs mois. Mais plus encore, cette logique de restauration nomade via des solutions autonomes, smart fridges, smart cantines ou cantines digitales, cantines automatique est aussi l’occasion pour des acteurs de l’industrie agro-alimentaire de venir challenger la restauration au bureau avec des concepts associant des matériels et leurs gammes de produits nomades ou vente à emporter.

En effet l’enseigne Picard a développé depuis près de trois ans son Snackbar, un distributeur automatique délivrant et réchauffant ses best-off de plats individuels surgelés. Une récente prise de parole de l’enseigne a révélé que ce sont à date plus de 200 units qui ont été déployées et qui son exploitée par l’enseigne qui capitalise sur son image de marque. Mais Picard n’est désormais plus le seul. En effet, Marie autre acteur sur le marché vient de dévoilé son frigo connecté permettant de retrouver l’ensemble de sa gamme de plats et recettes nomades au bureau. Son frigo connecté est lui aussi disponible avec une offre large et renouvelée structurant une logique entrée plat et dessert. Une approche directe qui lui permet de mettre un pied en entreprise et capter un marché ou la marque était quasi absente jusqu’ici. Pourquoi une telle démarche des industriels ? Les marchés des « Unattended Food Solutions » qui a surgit sur les marché anglo saxons il y a moins de 10 ans est en plein développement au travers de kiosks, frigos, micromarchés ou robots automatiques… et représente déjà plus de 20 % du global marché dévolu anciennement aux distributeurs automatiques. Aujourd’hui ce sont les opérateurs de gestion, voire les sociétés de restauration collective via des réseaux de gestionnaires ou l’achat de sociétés de gestion qui dominent le marché. L’arrivée de ces offres et concepts naissant sur le marché français laisse présager un développement accéléré par la situation post Covid. Plutôt que de passer par les professionnels du vending déjà installés dans les bureaux, les industriels comme Picard ou Marie semblent bien décidés à intégrer la chaîne de valeur, allant de la production à la distribution et l’exploitation, de bout en bout. L a bataille pour la conquête de la part d’estomac sur la pause déjeuner au bureau est engagée.