Mijot’ ou le frigo connecté

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Les nouvelles tendances de restauration sont souvent présentées comme un phénomène parisien. Il faut croire qu’avec Mijot’ la province et plus particulièrement la ville rose va pouvoir profiter elle aussi d’une offre de restauration alternative au goût du jour.

Mijot’ c’est d’abord une rencontre entre une cheffe d’entreprise ayant un bon bagage dans la restauration rapide fast & casual en la personne de Tiphaine Legleye et Simon Harivel un toulousain bien insérée dans le réseau économique de la métropole, notamment grâce à sa première partie de carrière chez Airbus dans la supply chain. Leur rencontre est avant tout culinaire et se fait naturellement sur la base d’un simple constat : pourquoi aujourd’hui en France, tant de salariés ne trouvent pas comment se restaurer le midi lorsque tant de restaurateurs souhaiteraient se faire connaître et élargir leur clientèle ? 

Tiphaine décidant de s’installer à Toulouse et de sortir des schémas de la restauration rapide classique (elle est la co-fondatrice d’une chaîne de restauration rapide Loumi’s à Paris), reste persuadée qu’elle peut apporter une offre gourmande et saine en entreprise. Curieuse, elle découvre les frigos connectés en Océanie et se met à penser que la France peut elle aussi succomber à la tendance. Les longs mois de pandémie Covid leur laissent le loisir de travailler d’arrache-pied et de venir proposer une logique de restauration alternative et locale en entreprise. En effet, plutôt que de chercher à produire eux-mêmes leurs recettes ils ont l’idée de s’appuyer sur le savoir-faire des chefs et restaurateurs toulousains. Une chance car en pleine période de confinement, certains répondent à l’appel trouvant ce principe original qui leur permet aussi de diversifier leur clientèle via ce canal de vente nouveau et différent des plateformes de livraison. En effet Mijot’ s’appuie sur un frigo connecté autour d’une technologie RFID.

« Notre métier est d’orchestrer le talent des restaurateurs avec les process d’approvisionnement des plats et la satisfaction de nos utilisateurs ».

Concrètement, les restaurateurs préparent les commandes Mijot’ qui les collecte tôt le matin afin d’assurer un garnissage des frigos en clientèle le matin afin que tous soient prêts pour accueillir les convives avant 11h00. Une logique de collecte et de distribution locale qui garantit un circuit ultra-court. Tous nos plats distribués ne font pas plus de quatre kilomètres entre le restaurateur et le consommateur ce qui permet de garantir une démarche RSE simple et compréhensible de tous explique Tiphaine Legleye. De plus, ces plats, distribués dans différents emballages biodégradables ou recyclables, sont composés intégralement de produits de saison. Plus encore, chaque restaurateur a la garantie de sa signature d’enseigne, les recettes étant co-brandées du nom de chaque partenaire suivi de la mention « By Mijot ». Un co-branding qui laisse la singularité de chacun et permet aussi aux consommateurs d’apprécier les savoir-faire-des chefs toulousains. Une logique qui permet également à Mijot’ de se concentrer sur l’acquisition de nouvelles entreprises séduites par le concept d’une offre de restauration sur place avec des recettes fraîches, artisanales et identifiables non seulement en termes de sourcing mais aussi de signature. Et de fait la jeune pousse toulousaine qui a démarré son activité depuis le mois d’octobre 2021 compte déjà une quinzaine de frigos installés. 

« Nous restons à l’écoute de ce marché nouveau » explique Tiphaine Legleye qui se félicite du départ prometteur de l’activité sur Toulouse et qui entend déjà dupliquer son modèle sur Bordeaux. « Notre solution est aujourd’hui facilement duplicable et nous sommes d’ores et déjà en contact avec des restaurateurs bordelais très intéressés par notre arrivée ». Quant au modèle économique, il s’appuie sur une offre de plats allant de 6,5€ à 10€ ainsi que des formules attractives, assortis d’une location mensuelle des frigos