Fondée par un ancien dirigeant de Selecta et fort d’un ancrage opérationnel en Suisse, Boost inc s’impose aujourd’hui comme l’un des acteurs les plus prometteurs du “vending augmenté”. Entretien croisé avec Pascal Uffer (Dirigeant-fondateur Boost Inc), et Louis-Matar Guèye et responsable du développement commercial en France et en Wallonie.
FCM : Boost apparaît comme un « OVNI » dans la galaxie de la distribution automatique… Quelle est votre vision du marché que vous semblez si bien comprendre ?
Pascal Uffer : La plupart des gens regardent encore la distribution automatique avec des lunettes d’hier. Des machines alignées contre un mur, des spirales, du café basique. Chez Boost, on a pris un tout autre chemin. Et pour cause : on vient du terrain.
Boost est née sur le terrain, portée par une équipe opérationnelle qui connaît le métier de gestionnaire sur le bout des doigts. Plusieurs membres de notre équipe, dont moi-même, viennent de Selecta, mais notre vision va bien au-delà de cette expérience : la distribution automatique doit se défaire de son image dépassée et entrer dans l’ère numérique.
En lançant Boostbar en Suisse, on a voulu prouver qu’un autre modèle était possible : plus agile, plus connecté, plus rentable. Puis on a croisé la route d’Aeguana, un spécialiste britannique de l’IoT (internet des objets). Leur technologie était en avance, notre vision terrain était très claire. La suite s’est imposée d’elle-même : on a fusionné nos expertises pour créer une solution de nouvelle génération. Le résultat est une technologie conçue par des gestionnaires pour des gestionnaires.
Ce qui nous distingue, c’est que nous ne sommes pas une start-up technologique arrivée par hasard dans la distribution automatique. Nous sommes avant tout des gestionnaires de distributeurs automatiques qui avons conçu la technologie que nous aurions rêvé avoir.
Notre ambition est de créer le véritable système d’exploitation de la distribution automatique: une plateforme permettant de piloter un parc comme un site e-commerce.
Mise à jour des prix à distance, lancement de promotions, suivi en temps réel des stocks, personnalisation de l’expérience client… tout est pensé pour rendre la gestion plus simple, plus rentable et plus moderne.
On ne se contente pas de « connecter » une machine, on lui donne des superpouvoirs. Ces superpouvoirs répondent toujours aux besoins fondamentaux des gestionnaires. Notre technologie s’adapte aux opérations, et non l’inverse.
FCM : Les opérateurs français se tournent désormais vers les smart fridges… comment Boost soutient-elle cette approche ?
Louis-Matar Guèye : On sent clairement que le marché évolue. Beaucoup de gestionnaires nous disent qu’ils voient débarquer des acteurs extérieurs, issus de la restauration, qui commencent par installer un frigo connecté… puis élargissent leur offre au café ou à la pause en général. L’opportunité ? Renforcer votre proposition de valeur et offrir davantage à vos clients finaux avant que les nouveaux entrants ne s’imposent.
Avec Boost, ils peuvent non seulement s’équiper de frigos connectés performants, mais aussi s’appuyer sur l’expérience d’un opérateur qui a prouvé la rentabilité du modèle. Boostbar, en Suisse, c’est plus de 200 clients, 1 000 points de vente, et plus de 10 millions de chiffre d’affaires annuel.
Et concrètement, ça passe par des choix logistiques adaptés à leur métier. Les frigos Boost conservent ce que les gestionnaires vendent déjà : snacks, boissons, sandwiches… avec une grande capacité pour optimiser chaque passage. Et quand il s’agit d’introduire de la restauration, on le fait avec du surgelé, pour éviter la contrainte de production quotidienne et garder un modèle d’approvisionnement cohérent avec leurs tournées.
Autrement dit, on n’apporte pas juste des machines : on partage un modèle éprouvé, qui respecte la logique du vending tout en l’ouvrant à de nouveaux relais de croissance.
FCM : Vous avez dévoilé de nouveaux distributeurs automatiques digitalisés avec écrans intégrés… que faut-il en retenir ?
P.U. : La gamme Boost est volontairement large, parce qu’on sait qu’il n’y a pas une seule bonne réponse, mais des solutions à adapter au contexte de chaque gestionnaire.
Dans les environnements où la sécurité reste essentielle, comme les établissements d’enseignement supérieur, le ScreenKit (kit d’installation d’une dalle sur le DA snack) permet d’amener le meilleur des deux mondes : la fiabilité d’un distributeur automatique traditionnel, enrichie d’un écran digital qui transforme l’expérience utilisateur.
On parle ici d’une interface moderne, proche de ce qu’on retrouve aujourd’hui dans la restauration rapide : navigation fluide, création de panier multi-produits, cross-selling (ventes croisées), personnalisation, communication visuelle et de puissants outils de vente incitative. C’est une forme de vente assistée par écran, que les jeunes générations maîtrisent naturellement.
Mais au fond, notre objectif n’est pas de vendre un produit. Ce qu’on propose, c’est un accompagnement dans la digitalisation du parc, en s’appuyant sur ce qui existe déjà. Qu’il s’agisse d’un retrofit (modernisation d’un DA snack existant) via ScreenKit, d’un déploiement de frigos connectés ou d’un projet café, on cherche toujours la solution la plus cohérente avec le métier du gestionnaire, sa logistique et ses enjeux économiques.

FCM : Boost est aussi présente sur les segments du café et des paiements… comment articulez-vous cette approche ?
P.U. : Le café et les paiements sont devenus de plus en plus complexes et pénibles pour les exploitants, mais c’est aussi dans ces domaines que la technologie appropriée offre le plus grand avantage concurrentiel.
Le café doit être propre, fonctionnel et attrayant. Les paiements ? Ils doivent tout prendre en charge : cartes, codes QR, badges d’entreprise, portefeuilles mobiles… et ils doivent fonctionner à chaque fois. C’est exactement ce que nous offrons.
Avec Boost, on a simplifié tout ça. Tu veux installer un café sans surveillance dans une entreprise ? On te propose un Corner Coffee connecté, qui accepte tous les paiements modernes, y compris le badge employé, et qui peut être couplée à un snack ou un frigo pour créer une vraie offre de pause complète.
Tu veux moderniser une machine que tu as déjà ? On peut y ajouter une Coffee Box, qui connecte ta machine existante, te permet de suivre les ventes à distance, de lancer une promo à 15h, ou d’offrir un café tous les 10 consommés à un collaborateur. Vous transformez ainsi votre machine en véritable application pilotable à distance.
Et côté paiement, on va encore plus loin : avec notre système, tu peux personnaliser l’expérience. Un QR code scanné lance une app à ton nom, avec l’historique d’achat du client, ses recharges, ses bonus, ses préférences… Tu transformes une machine en point de vente fidélisant.
Tout ça, tu le pilotes depuis Vendlive. Tu vois ce qui fonctionne, ce qui bloque, tu ajustes en un clic. En résumé : tu gardes ton métier, on t’apporte les outils du e-commerce pour en faire un vrai centre de profit.
FCM : Comment soutenez-vous les opérateurs au quotidien ?
P.U. : Avec Boost, on n’a jamais voulu créer une usine à gaz. Notre approche, c’est un outil de gestion à la carte, conçu pour coller au métier réel des opérateurs, quel que soit leur niveau de digitalisation.
La brique centrale, c’est Vendlive, notre logiciel d’exploitation back-office. Tu veux simplement suivre tes ventes ? Tu peux. Tu veux aller plus loin et modifier tes prix à distance, lancer des promos, créer des offres repas, personnaliser tes écrans ? Tu peux aussi. Chacun active les fonctions dont il a vraiment besoin. Pas de surcharge. Pas de complexité inutile.
Mais surtout, on ne laisse jamais un gestionnaire seul avec un outil. On fournit une documentation claire, un support technique réactif… et surtout, un accompagnement métier.
Nous avons investi massivement dans une équipe francophone experte, couvrant l’ensemble des besoins, du service client à l’assistance au déploiement sur site.
Un responsable commercial dédié à la France est déjà en place, et nous continuons de renforcer notre présence locale. Car nous le savons : les outils, aussi performants soient-ils, ne suffisent pas. Les gestionnaires ont besoin d’interlocuteurs réels, qui parlent leur langue et comprennent leurs enjeux opérationnels.
Notre ambition est claire : faire évoluer le métier de gestionnaire sans le dénaturer. Lui redonner du contrôle, de la réactivité, des leviers concrets pour faire progresser son parc. À son rythme, et avec des gens qui comprennent ses enjeux.









