Depuis le salon Host de Milan une bonne partie de l’industrie européenne du café est en émoi. En effet, comme vous avez pu le constater dans le dernier numéro de FCM novembre, le salon italien a mis en évidence la percée des matériels asiatiques sur le marché, percée qui s’est manifestée au travers des stands et acteurs représentés. Depuis des initiatives et bien des discours reflètent une prise de conscience d’un « danger » asiatique sur le marché européen et de facto sur l’industrie et les acteurs présents.
Si les réactions sont aussi fortes ces dernières semaines, c’est bien à mon sens qu’elles reflètent une certaine réalité. Pendant des années nous avons vu des visiteurs chinois dans les salons européens, pendant un certain temps les industriels ont pensé qu’en se tournant vers l’Asie pour les composants et les pièces détachées ils pourraient gagner en rentabilité en s’adressant à l’usine du monde. Pendant des années chacun pensait que l’Asie et la Chine resteraient cantonnés à un rôle de sous-traitant malléable.
Qu’avons-nous réalisé à Host ? Désormais les asiatiques ne sont plus dans les allées mais dans des stands. Désormais les asiatiques ne sont plus des sous-traitants mais des acteurs à part entière. Désormais leurs offres ne sont plus des copies mais des solutions marché non seulement fiables, technologiques et surtout. L’industrie du café connaît ce que l’industrie automobile, l’industrie de la téléphonie et bien d’autres subissent à savoir une concurrence non seulement redoutable.
Il n’a échappé à personne que notre président Emmanuel Macron s’est rendu à Pékin ce mois-ci. Ce dernier a cherché un appui diplomatique chinois mais il a cherché également et surtout … des transferts de technologie. Le nouveau paradoxe européen au-delà de la démarche française est aujourd’hui que nous reconnaissons collectivement que l’Asie peut être en avance sur le vieux continent. En ce qui concerne le café, si nous avons encore une culture espresso forte, mais cette culture est désormais partagée et bien comprise par d’autres. Faut-il s’en désoler ? Je crois qu’il est bien tard pour cela et que désormais le marché du vending va devoir compter sur un pôle qui entend bien devenir son épicentre et ce ne sera pas un feu de paille.
Pendant bien longtemps l’Europe a vécu de la paille qui était dans l’œil de l’Asie sans voir que désormais elle a une poutre dans le sien.







