Les snacks salés sont d’une certaine manière les parents pauvres de l’offre DA et pourtant ils renferment un vrai potentiel
Alors que la problématique du pouvoir d’achat reste omniprésente compte tenu de l’impact de l’inflation alimentaire dans l’hexagone il apparaît que des catégories de produits résistent mieux que d’autres voire sont épargnées par ses effets. En effet si l’on observe les données chiffrées issues de la GMS pour 2024 de la consommation des ménages les chips au même titre que les pâtes à tartiner et les boissons énergisantes se portent bien. L’année dernières les ventes de chips ont continué de progresser avec selon Circana (CAM au 26.01.2025 tous circuits GMS) une croissance de 2,9% en volume et de 3,6% en valeur frisant les 950 millions d’euros. Une croissance qui est globale mais portées par le segment des chips aromatisées qui regroupent à elles seules 43% de part de marché en valeur et surperforment avec +10% de croissance en valeur et 8,8 en volumes alors que la catégorie des chips natures (53% de PDM) connaissent un léger recul de 0,7% en valeur et 0,1 en volume. En reprenant les chiffres Circana avec un peu plus de recul on constate que par rapport à 2021 la croissance est de 51,4% en valeur et 12,45% en volume. Les chips ont la banane et s’avèrent un segment refuge des consommateurs pendant la période. Ce succès s’explique de différentes raisons. Les chips permettent d’accéder à un plaisir immédiat qui associent une valeur de partage et de petit plaisir pour soi. Plus encore elles sont accessibles voire bon marché. Grignotées elles permettent aussi un moment de décompression décomplexée face à une période jugée peut être angoissante. Une logique qui les placerait presque comme le produit de grignotage préféré de l’Hexagone. Sa marge de progression est même encore relativement importante. En effet alors que le consommateur Français en consomme environ un kilogramme par an il est encore loin des habitudes des Britanniques. Elles sont également portées pas la tendance favorable et croissante du snacking. Cette tendance a bien été comprise par les industriels et grands acteurs du marché qui cultivent et soutiennent la croissance autour d’un principe économique simple : l’offre crée sa propre demande. Ainsi les linéaires de la GMS s’étoffent, le nombre de références en magasin ayant tendance à croître passant de 108 à 120 références en cinq ans. Plus encore les innovations se succèdent et se portent sur les produits aromatisés voire extrudés. Lay’s performe et occupe la première place du podium (26,5%) suivi de Bret‘s et d’Intersnack sachant que les MDD ne représentent qu’un tier des ventes : les marques tirent et restent des moteurs de croissance.


Une tendance qui peut aujourd’hui être étudiée de prêt par les opérateurs de distribution automatique. En effet la chips n’est pas présente de manière systématique dans les automates. Alors que la grande problématique des professionnels est le développement des ventes de l’automate spire (en complément des boissons chaudes). Ces dernières années ils ont su implanter de manière rapide les boissons énergisantes avec succès et peuvent tenter de capter la tendance snacks salés autour de la chips de la même manière. Les industriels de la chips ont déjà des formats snacking individuels et sont à même de répondre aux sollicitations. Les offres existent bien chez Brets, La Chips Française, Intersnack et Pepsico. Ce dernier milite du reste pour une approche en profondeur de la catégorie et travaille sur différentes logiques. Ainsi Lays décline des chips paysannes aromatisées (mettant en avant la Provence et la tapenade mais aussi le Pays basque et l’Osseau Iraty ou la capitale avec une aromatisation champignons de Paris) bref de quoi apporter de la diversisté et des rotations dans les spires. Plus encore PepsiCo dispose d’une offre tortilla avec Doritos ou il est là encore leader avec plus de 60 % de PDM). Enfin ce dernier lance cette année Cheetos sa marque culte emblématique et entend conquérir le marché français avec un format snacking notamment sur le circuit distribution automatique. Les professionnels de la DA ont toutes les cartes en main pour cultiver le segment des chips et des snacks salés afin de satisfaire des consommateurs qui plébiscitent la catégorie et profiter de fait d’un marché à portée de spire.