« Pas de reprise franche tant que le consommateur ne sera pas de retour sur site et en confiance »

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C’est le point de vue de Pierre Yves Gérard qui dirige Cedaf implantée à Woippy dans le Grand Est. Comme bon nombre de professionnels, Cedaf a accusé le coup de la pandémie et reste fortement impacté. La logique d’une reprise de l’activité reste conditionnée au retour des consommateurs en présentiel dans les bureaux mais également à une consommation en toute sécurité.

F&CM : Comment Cedaf a accusé les deux périodes successives de confinement ? 

Pierre-Yves Gérard : Le premier confinement a été une surprise pour tout le monde, et peu de monde anticipait un arrêt si long. Du coup beaucoup de décisions radicales ont été prises chez les clients au nom du principe de précaution concernant l’éventuelle faute inexcusable de l’employeur en cas de contamination. L’arrêt a été brutal mais la remontée assez rapide à partir de fin avril pour revenir à 80% du chiffre habituel à la fin de l’été.

F&CM : Notez-vous des différences quant à la réaction des clients de Cedaf pour le re confinement ?  

P-Y G. : Cette fois malheureusement personne n’a été vraiment surpris ni pris au dépourvu. Les protocoles ad hoc sont en place partout et mis à part les sites ouverts au public et les sites en fermeture car non essentiels, les clients sauf exception ne se sont même pas donné la peine de débrancher les distributeurs. Cependant, les consommations sont en baisse du fait d’une certaine autocensure du consommateur final ou de son absence due au télétravail ou au chômage partiel chez eux également, ce qui nous conduit à une baisse de 30% par rapport à N-1 en novembre. 

F&CM : La profession a pu bénéficier d’une aide gouvernementale, est-ce selon vous une bonne chose ?

P-Y G : Le chômage partiel a permis de ne pas licencier le personnel à court terme, mais ce sera reculer pour mieux sauter si l’activité ne repart pas franchement. Cependant, nous ne sommes visiblement pas assez impactés pour obtenir une aide directe ce qui est fort regrettable car nous subissons un manque à gagner de l’ordre de 100 000 euros par mois ce qui aura naturellement un impact durable sur nos entreprises.

F&CM : Comment percevez-vous la fin de l’année et l’impact de 2020 sur votre activité ? 

P-Y G. : Je n’ai malheureusement pas besoin de boule de cristal pour prévoir une absence de reprise franche tant que le consommateur ne sera pas de retour sur site et en confiance, ce qui parait peu probable avant l’été voire la rentrée, et encore si le scénario vaccin efficace se confirme.

F&CM : Pour aller plus loin dans votre réflexion le vending est-il aujourd’hui toujours adapté aux futures conditions de travail dans l’entreprise ? 

P-Y G. : Il est difficile de répondre à cette question sans la fameuse boule de cristal. Mais il y aura quoiqu’il en soit une demande accrue d’hygiène, de traçabilité des produits, du paiement sans contact. À nous de nous adapter comme nous savons le faire je pense. 

F&CM : Que vous aura appris la crise du Covid et comment appréciez-vous le futur de Cedaf ?

P-Y G. : Que les entreprises même les plus solides sont mortelles, et que c’est quand la marée baisse que l’on voit qui se baignait tout nu ! … Bref Darwin dans toute sa splendeur.

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