Une interview d’Olivier Caro-ABS CARO
food&coffeemarkets : Constatez-vous une vraie reprise de l’activité depuis le déconfinement ?
Olivier Caro : Nous connaissons une vraie reprise avec des aléas en fonction des secteurs d’activités qui restent encore plus ou moins touchés par la sortie du Covid. Nous avons la chance de ne pas être trop affectés par l’effet télétravail. En effet, beaucoup de nos clients à Rouen n’ont pas de collaborateurs devant passer trop de temps dans les transports individuels ou transports en commun pour se rendre sur leur lieu de travail. Par ailleurs nous bénéficions d’un effet post Covid qui voit beaucoup de sociétés revenir vers des logiques de choix d’acteurs locaux pour bénéficier d’un service de proximité. Une logique qui peut expliquer par les ruptures d’activité et de services survenues pendant la pandémie. Aujourd’hui les donneurs d’ordres sont attentifs aux garanties de qualité de service que nous pouvons leur apporter.
food&coffeemarkets : Y a-t-il un avant et après Covid ?
O.C. : Tout d’abord nous ne sommes pas encore sortis de la crise sanitaire aux vues d’un rebond épidémique qui semble se profiler. Par ailleurs les entreprises restent extrêmement vigilantes quant à nos conditions d’intervention. Nous avons dès le début de la crise sanitaire sensibilisé nos équipes, revu nos process d’intervention sur site et fait avant tout en sorte de protéger nos collaborateurs et nous poursuivons dans ce sens. Par ailleurs, ABS s’est historiquement attaché à apporter un service de qualité à des prix convenables que certains peuvent qualifier d’élevés mais qui tiennent compte des interventions, des process d’entretien et d’approvisionnement du parc d’automates. Cette politique est aujourd’hui une signature qui nous est propre et que nous promouvons. La reprise de sites et de clients se fait sur les mêmes approches. Nous écartons les logiques de dumping qui mènent à une impasse. Ce d’autant plus dans le contexte actuel et je crois que nos clients et prospects y sont très sensibles et accueillent notre démarche avec bon sens.
food&coffeemarkets : Quid de la flambée des prix chez les fournisseurs ?
O.C. : Je crois qu’elle reflète la situation actuelle de pénurie et de croissance mondiale ou chaque pays ou zone géographique entend capter les ressources, ressources qui sont quant à elles restreintes faute d’un retour de production complet ou d’aléas climatiques sur le café par exemple. Que pouvons-nous clairement faire d’autre que de nous adapter et faire face ? Les consommateurs comme nos clients sont aussi conscients de la situation comme ils peuvent accepter une revalorisation de la prestation dans la mesure où elle se justifie. Nous devons collectivement recréer de la valeur autour de notre métier. C’est un des grands principes que nous appliquons depuis des années. A une prestation de qualité qui se justifie au quotidien répond une valorisation juste de cette dernière. Le vending a des entreprises à faire tourner, des collaborateurs à rétribuer pour leur travail, des fournisseurs à honorer pour leurs produits. C’est aussi par une relation fournisseurs franche et juste que nous pouvons aujourd’hui faire face à la situation. Il faut néanmoins rester prudent et travailler nos achats tout comme nous travaillons nos comptes d’exploitation.
food&coffeemarkets : Le vending est-il sous-estimé selon vous ?
O.C. : Je crois que les 18 mois derniers ont mis en évidence la nécessité pour nos clients et les entreprises françaises de bénéficier d’une prestation de vending pour assurer la pause détente ou apporter des collations. Aujourd’hui avec le retour des collaborateurs au bureau elle apparaît comme un instrument de convivialité et de lien social… Dès lors chacun a bien conscience que l’automate et derrière lui les opérateurs de gestion, ont un rôle discret mais essentiel. Qui dès lors peut penser pouvoir s’en passer ? Et qui aura intérêt à négocier une prestation au rabais pour justement satisfaire les collaborateurs ? Je crois personnellement et c’est un parti pris et qu’il nous incombe de valoriser notre service, recréer de la valeur autour de notre savoir-faire. Ecologie et développement durable, sécurité alimentaire, sécurité sanitaire, ponctualité et qualité de service… les attentes sont présentes. Nous devons être à la hauteur de ces attentes et d’expliquer que ces exigences se traduisent également au final par une rémunération adéquate. C’est aussi à nous professionnels de ne pas sous-estimer nos efforts et nos engagements et à savoir au final les valoriser et les vendre. Je crois que la période actuelle ne nous laisse pas véritablement d’alternative pour assurer la prestation que l’on attend de nous.