Les semaines passent et se ressemblent depuis la motion de censure votée contre le gouvernement Barnier. Les négociations entre les ministres et les différents groupes parlementaires semblent interminables et bruissent jour après jour d’indiscrétions, d’info/intox autour de la possible nouvelle censure cette fois-ci du gouvernement Bayrou. Et les humeurs des uns succèdent aux humeurs des autres produisant un spectacle permanent entre comédie et tragédie. Pour le quidam cela peut sembler abscons et de fait les comiques parlent d’ores et déjà des « nouveaux ridicules ».

Pour autant tout ce petit monde attend désormais le discours de politique générale de notre nouveau Premier Ministre pour lire entre les lignes et connaître les décisions arrêtées afin de construire le prochain budget, faire face aux déficits et donc à la nécessité de trouver les 50 ou 60 milliards d’euros dont tout s’accorde à juger utile de chercher mais avec des recettes différentes. 

Pour la distribution automatique cela représente différents enjeux car lors de la brève période Barnier il avait été envisagé une taxe sur le sucre en plus d’un relèvement de la taxe soda, d’une remontée du taux sur les eaux embouteillées, de la question de maintenir ou pas la prolongation de l’usage des Titres Restaurant à l’ensemble des achats alimentaires, d’une taxation verte… Bref d’un ensemble de pistes qui se seraient traduites ni plus ni moins par un alourdissement des charges. À la veille des déclarations de François Bayrou les thèmes les plus évoqués sont le relèvement de la Flat-Tax, le retour à un ISF repensé. Il n’y a malheureusement pas lieu de souffler ou de s’emballer en pensant que les tracas sont derrière nous. En effet ce n’est pas parce que certains sujets sont absents du débat public qu’ils n’ont pas été traités. Simplement je crois que cette fois-ci les négociations ont été menées de manière plus habile, en laissant cours aux petites indiscrétions qui font parler tout le monde sans dévoiler réellement le contenu des mesures qui vont faire consensus.  Et c’est peut-être là le danger. La profession est selon moi loin d’être oubliée. Elle se trouve ni plus ni moins à la place de la grenouille qui se trouve dans une casserole d’eau sur le feu : elle peut se sentir à l’aise mais à mesure que la température va monter elle se rendra compte certes trop tard qu’elle va bel et bien passer à la casserole. Nous savons tous qu’au risque de fâcher tout le monde le gouvernement ne va pas avoir d’autre choix que de chercher une hausse de la pression fiscale. Plus encore s’il faut contenter certaines catégories il faudra trouver des mesures symboliques et des sujets faisant consensus. Je crois que nous allons rapidement non seulement avoir confirmation que les sujets qui concernent la DA restent d’actualité et donc il faudra surement chercher à monter au créneau pour organiser la défense de ses intérêts. La question n’est donc pas de savoir si la profession va passer à la casserole mais à quelle sauce elle sera mangée et assaisonnée.