Les gobelets jaunes

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La question qui taraude ces dernières semaines la quasi-majorité des professionnels de la gestion concerne la situation économique et bien entendu la nécessité quasi incontournable de revaloriser les prix de vente en distribution automatique. Cette hausse des prix ils sont bien entendu les premiers à la subir via la hausse des cours du café d’une part mais aussi des produits de snacking sans parler de la revalorisation inopportune de la taxe soda. Ne pas répercuter ces hausses serait suicidaire pour bon nombre d’exploitation de gestion compte tenu de leur poids sur les comptes d’exploitation. Vu de manière globale c’est une évidence mais cette évidence surgit dans un contexte économique bien dégradé. En effet si les grands sujets du moment restent la résolution du conflit en Ukraine, les droits de douane imposés par le nouveau locataire de la Maison Blanche ou encore l’accaparement du Groenland par ce dernier il n’en reste pas moins que la situation hexagonale qui est certes relayée au second rang par les médias est bien présente dans le quotidien des Français. La croissance est en berne et on s’aventure à Paris à avancer un taux de 0,1% afin de ne pas avouer clairement que cette dernière est en panne sèche, que le nombre de demandeurs d’emploi repart à la hausse et que les défaillances d’entreprises ont fortement augmenté ces douze derniers mois. Les Français ont bien en tête que les mois prochains vont être rudes, que la contraction de leur pouvoir d’achat est bien plus qu’un simple sentiment et qu’il faut désormais rester attentif au budget et aux dépenses du quotidien. Une logique que les opérateurs de gestion constatent depuis plusieurs mois au travers de leurs encaissements ou ventes quotidiennes. Et la nécessité de remonter les prix sur les distributeurs automatiques devient pour beaucoup une vraie problématique. Les consommateurs ne sont pas tous des bobos parisiens ou ultra urbains, des fonctionnaires ministériels ou cadres supérieurs. La DA est aussi fortement implantée en province, dans les usines, les périphéries des grandes villes près des ronds-points qui ont accueilli les gilets jaunes, cette France qui s’est manifestée au travers des salariés qui arrivent difficilement à joindre les deux bouts et qui s’est réveillée à la suite de l’augmentation de plusieurs centimes successifs au litre des prix du carburant. Le carburant du matin une fois arrivé au bureau c’est le café et ce dernier va aussi connaître des augmentations. Je milite souvent au travers de mes écrits pour une montée en gamme du vending mais cette dernière doit à mon sens aussi tenir compte d’une autre logique : laisser la possibilité au consommateur de se rabattre si besoin est sur des alternatives accessibles. Ce peut être une vraie difficulté car beaucoup d’automates n’offrent pas encore le choix entre deux cafés, entre différentes gammes d’un même produit, mais il me semble désormais inévitable de prendre en compte cette nouvelle réalité afin de savoir répondre à la problématique du pouvoir d’achat. Il serait regrettable que les gilets jaunes se transforment en gobelets jaunes.