Vers une détente du marché du café à moyen terme ?

0
163

Un très léger vent d’optimisme semble flotter sur le marché du café avec une récolte 2026 qui s’annonce prometteuse. Le groupe Lavazza entend rester résilient et prudent, misant comme depuis le début de la crise sur le dynamisme de ses équipes pour valoriser les marques tout en cherchant à protéger le consommateur final mais également la rentabilité du groupe Lavazza et directement ses 5500 collaborateurs. 

Rolland Garros est pour Guiseppe Lavazza, depuis que Lavazza est sponsor du prestigieux tournois du Grand Chelem, l’occasion de prendre la parole et mettre en lumière les avancées du groupe. Depuis plusieurs années malgré un contexte inédit, Lavazza Group leader du marché du café en France persiste dans sa volonté de cultiver la culture café tout en protégeant les consommateurs face à la pression inflationniste. Cette année pourtant Guiseppe Lavazza reste d’un optimisme prudent compte tenu de la récolte 2026 qui s’annonce plus favorable. Une plus grande abondance de la récolte brésilienne notamment pourrait détendre la pression sur les cours du café. 

La pression persiste en 2025

EN 2025 la situation reste encore tendue compte tenu des niveaux des cours qui s’accrochent aux lignes de crête. L’année 2024 a connu une hausse encore forte des cours tant de l’arabica que du robusta. Une hausse qui a impacté directement les achats du groupe italien. Entre 2019 et 2024 les achats de café vert sont passé de 600 millions d’euros à 1,6 milliards d’euros pour le torréfacteur turinois. Une pression qui a nécessité comme l’explique Guiseppe Lavazza une attention de tous les instants et une attention toute particulière sur la rentabilité du groupe afin de préserver les collaborateurs tout en accompagnant l’internationalisant croissante entamée en 2008. Si en 2025 la hausse des cours s’est ralentie (+10% pour le robusta et 20% pour l’arabica) ils restent néanmoins encore dépendants des conditions climatiques en ce qui concerne le volume des récoltes, des tensions géopolitiques et notamment de la nécessité encore aujourd’hui de contourner l’Afrique. Mais deux autres raisons restent tout aussi préoccupantes à savoir le moteur joué par la spéculation sur les cours des matières première café et cacao en tête mais également et là le phénomène est européen la conséquence du Green Deal mis en place par la Commission Européenne qui vise à interdire les matières premières de la déforestation. Une logique qui selon Guiseppe Lavazza devrait prendre en compte les spécificités de chaque produit, ce dernier rappelant que bien des producteurs de café ne peuvent pas encore répondre à cette logique. Pour autant si ce dernier reconnaît que 2025 reste encore une période critique il entrevoit néanmoins des signes annonciateurs d’une possible accalmie et détente sur les cours mondiaux en 2026. En effet l’hivers qui a débuté dans l’hémisphère sud semble plus doux et sans épisode de gel. Les observateurs anticipent à date une récolte abondante. Parallèlement le Vietnam n’a pas subi d’épisode pluvieux extrême ce qui permet de rester également optimiste sur la future récolte de robusta sachant que le Brésil monte également en puissance sur le cornillon son robusta local. Si l’offre semble prometteuse la demande mondiale quant a elle s’est contractée significativement de 3% : plus d’offre et moins de demande l’équation risque d’influer sur une détente des cours en 2026. Le groupe Lavazza reste néanmoins attentif et prudent. Et comme pour les années précédentes il affiche une résilience dans ses résultats avec un EBITDA de 312 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de plus de 3 milliards d’euros (avec une marge d’EBITDA de 9,3 % contre 8,6% l’année précédente. De bons résultats malgré la crise qui s’expliquent par la continuité de l’innovation et du soutien des marques fortes comme Lavazza mais également Carte Noire en France, une recherche de flexibilité et une maitrise forte des coûts opérationnels autour d’une discipline renforcée. Autant d’efforts qui se sont opérés sans « compromis sur la qualité » des approvisionnements que sur la torréfaction et l’assemblage des blends.

La France territoire d’expression

La France qui reste le second marché du café en Europe est aujourd’hui avec 471 millions de chiffre d’affaires le premier marché de Lavazza devant son marché historique national à savoir l’Italie. La marque qui est présente depuis 1982 dans l’hexagone bénéficie selon Pietro Mazzà d’un investissement sans faille dans le temps, ce dernier rappelant la modernisation et le développement continu de l’usine Carte Noire de Lavérune et l’investissement de la marque avec récemment encore avec son association avec la Fédération Française de Rugby en qualité de fournisseur officiel. Avec l’engagement de Lavazza à Rolland Garros mais aussi de Carte Noire sur le Rugby le groupe turinois reste fondamentalement investi sur le marché et la culture française. Il entend poursuivre son accompagnement auprès des différents segments de marché comme la grande distribution ou la marque Carte Noire est très présente et accompagne le développement des volumes tout en cherchant à atténuer les effets de la hausse des cours pour préserver le pouvoir d’achat des consommateurs. Ainsi malgré un contexte de négociations tendus la hausse cette année ne devrait avoisiner en rayon que 10%. Une approche que Lavazza France attribue à une absorption d’une partie des hausses afin de préserver le pouvoir d’achat dans le rayon. Malgré des hausses phénoménales ces trois dernières années le paquet de 500g de café en grain ou moulu carte Noire n’a finalement augmenté que de 50% (9 € contre 6 €).

L’innovation moteur

Cet accompagnement se traduit aussi dans le secteur du hors domicile ou Lavazza France a continué d’innover et soutenir les professionnels autour de la mise en avant de produits d’exception avec 1895 by Lavazza qui reflète l’investissement du groupe dans le café de spécialité   Ainsi 6 des 12 palaces parisiens sont d’ores et déjà clients de la nouvelle marque. Lavazza pour sa part a signé une nouvelle gamme Taste of Italy qui célèbre 3 villes (Milan, Rome et Naple) avec des assemblages de caractère. Enfin Carte Noire a lancé une cuvée de caractère renfermant 10% de café fermenté. Autant d’initiatives venant soutenir le marché et la montée en gamme qui s’y opère. 
Mais outre l’offre GMS et CHR Lavazza Group travaille également ses investissements au travers d’une diversifiait audacieuse. Son internationalisation qui a débutée à la fin de la décennie des années 2000 s’opère outre les marchés classiques du domicile et hors foyer par une logique omnicanal. Ainsi le rachat de Maxicoffee a permis au groupe de se développer sur le segment du e-commerce et d’as-border ce marché de manière dynamique. Mais schéma omnicanal s’opère aussi désormais via le segment OCS-Vending. Guiseppe Lavazza a ainsi pris le temps de commenter l’OPA sur IVS réalisée dernièrement qui doit permettre à terme au groupe de s’affirmer comme un des tout premiers acteurs sur le segment de la distribution automatique en Europe dans les prochaines années. Le segment OCS-Vending reste selon lui un point de contact particulier de la marque café avec le consommateur final qui renferme de nombreuses opportunités technologiques et une marge de progression qualitative. Gageons qu’ici encore Lavazza puisse accompagner la valorisation de la filière.