Après deux ans de soubresauts, la distribution automatique sort comme beaucoup de secteurs d’activité et notamment en restauration et alimentaire hors domicile marquée par l’effet Covid-19. Pour autant les défis à venir sont importants face aux changements qui s’opèrent aujourd’hui. C’est tout l’enjeu que se fixe le Forum de la DA qui se tiendra lui aussi après une édition reportée du 5 au 7 octobre prochain à Deauville 2022. Alexandra Frantz nous en explique la philosophie.
food&coffeemarkets : Le Forum revient à Deauville en 2022, c’est un retour aux sources ?
Alexandra Frantz : c’est effectivement un recommencement ! Le premier Forum s’est tenu en 2003 à Deauville et cette première édition avait à l’époque pour vocation de rassembler pour la première fois la profession pour échanger, prendre le temps de se connaître à l’époque ou internet, les nouveaux médias étaient encore à leurs balbutiements. 19 ans plus tard et après deux ans de pandémie, le Forum pose à nouveau ses valises à Deauville afin de permettre à la profession de se retrouver après des mois de distanciation, d’interrogations quant à l’avenir, de doutes et de questionnements. Et là encore je suis convaincue que beaucoup de problématiques vont être soulevées, présentées, discutées quant aux menaces et opportunités qui se sont révélées durant les deux dernières années. Qui peut aujourd’hui prétendre que la distribution automatique sortira indemne de la crise qu’elle vient de subir ?
food&coffeemarkets : Vous privilégiez les rencontres sur cet évènement ?
A.F. : Le Forum a toujours été pensé comme une plateforme d’échanges. Échanges entre les professionnels de la gestion et les fournisseurs présents qui peuvent venir mettre en lumière leurs nouveautés ou leur vision du marché mais également échanges entre la profession elle-même autour de conférences, de tables rondes, d’ateliers, de prospectives et je crois que cette année les sujets seront nombreux. Le Forum offre aussi par son unité de lieu au sein d’un hôtel privatisé un espace convivial où chacun peut prendre le temps de se retrouver sur un rythme particulier non seulement au sein des espaces dédiés mais également sur des zones informelles. La convivialité est de rigueur et je crois que chacun a besoin de se retrouver physiquement, au-delà des outils de contact virtuels que vous avons tous appris à utiliser.
food&coffeemarkets : Quelles sont selon vous les attentes des professionnels ?
A.F. : Je crois qu’au moment où je vous réponds la première attente est la reprise de l’activité ! Elle est plus que nécessaire voire impérieuse afin de permettre à chacun de redresser l’activité qui a été plus que mise à mal par les deux confinements, les faux semblants des périodes intermédiaires de reprise qui ont été marquées par une forte hausse du travail en distanciel, de l’absence des consommateurs dans les bureaux et donc d’une activité plus que chaotique pour la profession. Je crois que cette période inédite que nous avons collectivement traversé a mis en lumière également les failles inhérentes de la profession, ses lacunes et sa vulnérabilité face aux changements qui se sont produits. Qui aurait pu croire que les bureaux, les lieux de transports, les collectivités allaient un jour se vider ? Qui aurait pu envisager que du jour au lendemain l’activité traditionnelle serait suspendue… et que les conditions de sa reprise allaient certainement changer la donne pour les professionnels ?
food&coffeemarkets : Vous faites allusion aux changements de comportement des consommateurs ?
A.F. : Chacun a pu constater que la France a fait un bond numérique énorme. C’est vrai en termes de paiements, de modes de communication ce qui va impacter la profession. Quid de la nouvelle organisation du travail ? Elle va impacter l’ensemble des Français mais surtout les prestataires de services présents dans les entreprises. Il en va de même en termes de consommation avec une tendance forte sur les produits sains et pratiques environnementales. Et que dire de l’aspiration des Français à une différente organisation éloignée du métro/boulot/dodo… l’ensemble de ces changements vont impacter directement et indirectement la manière de travailler et d’opérer de la profession dans son ensemble d’autant plus que les clés de lecture ont évolué. Il n’a échappé à personne que la reprise attendue s’effectue dans un contexte de tensions inflationnistes, de pénurie sur les principales matières premières et d’un marché du travail de plus en plus tendu. C’est sur ces enjeux qu’entend travailler l’édition 2022 du Forum de la DA et nous souhaitons pour refaire rassembler les bonnes volontés et un large spectre de professionnels désireux de toucher les enjeux de la profession. Le Forum de la DA sera la première manifestation post-pandémie si la reprise se confirme dans les prochaines semaines et les prochains mois…
food&coffeemarkets : Vous parlez de rassembler l’ensemble des acteurs de la profession, est-ce à ce titre que la Fédération professionnelle Navsa parraine la manifestation ?
A.F. : En période de gros temps de turbulence il est impératif de resserrer les rangs et se serrer les coudes. Je crois que durant les 24 derniers mois la Fédération professionnelle a démontré le rôle essentiel qu’elle représente pour représenter et défendre les intérêts de l’ensemble des professionnels de la distribution automatique. C’est tout naturellement qu’une convergence de vues et de volontés est née autour du Forum 2022. Nous sommes naturellement ravis et honorés du soutien de la NAVSA pour le Forum 2022, soutien qui va se traduire d’ores et déjà par une collaboration afin de venir enrichir le contenu de ce dernier et permettre à chacun de rencontrer directement les membres de la Fédération qui ont œuvré quotidiennement au soutien de la profession ces derniers mois. La Fédération porte aujourd’hui un message fort et le Forum entend s’en faire aussi l’écho. Comme évoqué il est important de regrouper l’ensemble des acteurs qui composent la profession en tenant que tel.
food&coffeemarket : Vos ambitions sont fortes ?
A.F. : Je crois sincèrement que nous devons collectivement nous montrer à la hauteur des attentes que soulève la reprise économique attendue par tous. Cela signifie donc essayer d’en soulever les enjeux. La distribution automatique aborde un redémarrage sensible car je reste convaincue que son modèle économique compte tenu des évolutions subies et à venir va être impacté. Il importe donc de tenter d’en déchiffrer autant que faire se peut les leviers. C’est pour cela que nous allons dans les prochaines semaines inviter les professionnels, les groupes et groupements et les fournisseurs à rejoindre la manifestions, à challenger le vending de demain.