À l’heure ou l’inflation ne cesse de progresser dans l’Hexagone et ou même le Gouvernement étudie un chèque anti-crise/inflation j’entends bon nombre de professionnels se poser la question s’il peuvent se permettre de monter les prix sur leur parc d’automate. Loin de moi la volonté de leur donner une réponse directe la fixation des prix de vente en France restant libre et dénuée d’une logique d’entente qui serait déplacée et illégale. Je vais donc essayer de poser les choses de manière différente. Le prix de vente à la machine à café peut-il rester inchangé ? Et de fait il me semble qu’un rapide tour d’horizon de la situation des professionnels doit être posé. En effet depuis les six derniers mois et encore plus depuis la crise Ukrainienne (faible mot pour ne pas dire l’agression de la Russie sur un pays démocratique et libre), les tensions sur les matières premières se sont traduites par des hausses successives des industriels. Les torréfacteurs ont passé des hausses importantes et pour cause, eux mêmes sont confrontés à une envolée du prix du café vert (il a doublé en un an) et à une explosion des coûts du transport international (le prix d’un conteneur de 40 pieds a atteint jusqu’à 10 000 $ soit quatre fois son prix avant Covid. Les cours du lait se sont également envolés comme ceux du blé, de l’huile, de cacao, du sucre… Bref tous les produits utilisés par les professionnels du vending et pour les boissons chaudes ont flambé. Plus encore le prix du gobelet carton qui est désormais obligatoire en distribution automatique lui aussi s’est envolé (la tonne de la pâte à papier a doublé). Certes les Français ne s’en sont pas directement rendu compte mais lors de la prochaine rentrée scolaire la question sera toute autre. Plus encore la crise énergétique et le prix des carburants ont eux aussi connu une explosion puisque désormais le prix du sans plomb 95 dépasse les 2,20 euros au litre et celui du gasoil flirte avec les 2 €. Plus largement avec la pression inflationniste ce sont aussi les salaires qui augmentent. Le Smic a été réévalué et faute de main d’oeuvre les embauches elles aussi nécessitent une révision du salaire brut annuel en DA pour rester aussi attractif que les secteurs qui font concurrence au vending. La question est donc de savoir si le prix à la machine à café peut rester le même ? La réponse me semble évidente, ce d’autant plus que les entreprises de gestion subissant les effets du télétravail ont du mal à retrouver les niveaux de consommation d’avant la pandémie.

Il me semble dès lors suicidaire pour tout chef d’entreprise de DA de ne pas répercuter l’explosion de ses coûts d’exploitation aujourd’hui. Cela me semble suicidaire de ne pas chercher par un acte de gestion évident à sauver ses résultats en cherchant à maintenir une marge suffisante qui permette de faire face à la situation ? Quel client compte tenu du contexte économique peut raisonnablement s’opposer à une revalorisation des prix sur les distributeurs automatiques ? Et si tel est le cas quel professionnel peut se permettre de vendre à perte et de menacer la pérennité de son activité ? La réponse me semble simple… mais bien entendu c’est à vous de faire votre analyse et de trouver la vôtre. Je n’ai pas de doute quant à la réponse, les professionnels ont toujours su compter !