On recommence la tonte ?

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La chute du gouvernement Barnier hier traduit une péripétie de plus que traversent les institutions françaises depuis la dissolution manquée du Président Macron. Le gouvernement éphémère de coalition a fait long feu et l’Élysée se retrouve au même point qu’il y a trois mois c’est à dire à la case départ avec la même problématique : trouver une « majorité » même relative pour piloter le pays et ses échéances dont la principale le mur de la dette. Ces dernières semaines chacun a bien compris la nécessité pour le pays de faire face à ses obligations financières dans un contexte économique de déficit des comptes publics et la nécessité de continuer à emprunter de nouveaux milliards. Ici pas de miracles il va falloir montrer patte blanche et convaincre les marchés, les partenaires économiques de la solidité du pays ou tout le moins de la confiance en sa capacité de faire face et de trouver les fameux 60 milliards d’euros pour le budget 2025. Une gageure pouvait-on penser mais il s’avère au vu des discussions, tractations, exigences des uns et lignes rouges des autres que l’exercice semble plutôt complexe. L’État contrairement à toute société semble incapable de faire des économies, de se remettre en cause ou de réagir. L’alternative trouvée au fil des semaines fut plus de « taxer toujours plus » que de gérer mieux. Et pour trouver des taxes l’imagination n’a pas de limite ou de logique. Il n’a échappé à aucun professionnel que la profession a failli au gré des débats et amendements pâtir de cette logique. Le relèvement de la TVA sur les bouteilles d’eau sous prétexte de justice sociale et d’une meilleure lutte contre la pollution environnementale a laissé beaucoup perplexes. Le relèvement de la taxe soda, son élargissement en une taxe sucre tout court là encore laisse un goût amer. Si les parlementaires ont fait preuve de leur incapacité à s’entendre ils ont toutefois démontré leur ardeur et ingéniosité à toujours mieux tondre le mouton. Gageons que le prochain locataire de Matignon saura écarter la tonte et privilégiera la logique de meilleure gestion des comptes. Néanmoins les projets de taxes mettent en évidence qu’il est urgent pour la profession et ses acteurs de prendre son bâton de pèlerin afin d’aller convaincre les parlementaires de même que les ministères du non-sens de leur fondement. Il serait dommageable de subir de nouveau les affres de l’interdiction ou de la taxation à outrance… car pour bien tondre un mouton encore faut-il qu’il ait assez de laine d’une part et qu’il garde un manteau suffisant de cette dernière pour passer l’hiver.