La nouvelle à fait sensation. Le groupe turinois Lavazza, troisième acteur mondial du café souhaiterait former avec Dallmayr un nouveau géant et atteindre 5 milliards de chiffre d’affaires et pour cela le cabinet Goldman Sachs se serait vu confier le dossier pour assister le groupe italien dans ce rapprochement.
C’est le journal italien Corriere della Sera qui a formalisé les rumeurs de ce rapprochement qui prendrait la forme d’un échange d’actions laissant une participation majoritaire à Lavazza dans la nouvelle entité. Cette annonce publiée par le journal italien a suscité bien des commentaires et des analyses pour comprendre sa portée. Le groupe italien a entamé depuis la fin des années 2010 une stratégie de croissance internationale forte qui l’a conduit en 2024 a réalisé un chiffre d’affaires de 3,35 milliards d’euros (en croissance de 9,1%), une marge bénéficiaire de 312 millions d’euros et un bénéfice de 82 millions d’euros. Cette internationalisation passe par la présence forte sur différents marchés et régions comme la France qui est devenu le premier marché devant l’Italie mais également une croissance significative sur le marché nord-américain avec du reste un effort pour concentrer localement sa torréfaction pour s’abriter des sanctions de l’administration américaine. Parallèlement le groupe italien a mené une OPA amicale sur la société IVS pour en obtenir 49% du capital qui devrait lui permettre d’en prendre le contrôle en 2027 et devenir en y associant les activités de Maxicoffee et Lavazza Professional le principal acteur du segment OCS & Vending en Europe. En effet IVS exploite aujourd’hui 27700 automates et machines à café.
Pourquoi un rapprochement avec Dallmayr ?
La question peut surprendre mais elle est loin d’être naïve. En effet le Groupe Dallmayr est une entreprise historiquement familiale dirigée par les familles Wille et Randlkofer qui est aujourd’hui présente dans une cinquantaine de pays autour d’une activité de torréfaction et vente de café 71 000 tonnes de café), de traiteur premium mais également de distribution automatique, OCS et Horeca. (121 000 distributeurs automatiques en exploitation). Plus encore Dallmayr avec Prodomo est le café leader en GMS, une marque incontournable sur un marché qui est aujourd’hui premier marché du café en Europe. Outre l’Allemagne le groupe Dallmayr est également fortement implanté en Europe centrale un marché ou le groupe Italien entend s’étendre de manière significative. Avec 1,2 milliards d’euros Dallmayr est donc un groupe structuré, rentable et bien entendu de tradition familiale. Le rapprochement des deux groupes constituerait un ensemble de 5 milliards d’euros avec des marchés et une présence géographique complémentaire. En OCS Vending la réunion des activités créerait le premier groupe européen devant Selecta. Beaucoup d’arguments plaident en faveur de rapprochement sans parler d’une puissance d’achat internationale renforcée. Sur le papier ce « rapprochement semble bénéfique » d’autant plus que ce mariage italo-germanique rapprocherait la nouvelle entité de la position de son plus proche compétiteur JAB une holding familiale allemande déjà fortement internationalisée.
L’article du Corriere della Sera parle de « rumeurs » et s’il semble avoir des éléments précis il n’y a, à l’heure actuelle, eu aucune confirmation de la part de Lavazza. De son côté Dallmayr reste fidèle à sa tradition à savoir ne jamais commenter les rumeurs. Hormis savoir lire dans le marc de café il semble qu’il faudra une communication officielle des parties concernées confirmant ou non les informations publiées. Nul doute au vu des réactions et commentaires qui ont fusés ces dernières heures que le sujet va monopoliser les discussions lors du prochain salon Vending Show qui se tiendra à Paris la semaine prochaine.
