Anne Caron nouvellement élue à la présidence de la Fédération nationale de Vente et Services automatiques (NAVSA) entend imprimer un travail de fond visant à permettre à la Distribution Automatique de faire face aux enjeux qui concernent la profession. À travers ses réponses, elle invite d’une part à l’engagement, d’autre part à faire évoluer l’image que doit imprimer la profession pour le grand public.
Food&Coffee Markets : Le nouveau salon Vending Show vient de clore ses portes, comment avez-vous perçu cette renaissance du salon français ?
Anne Caron : La Fédération est propriétaire du salon français de la D.A depuis 2022 et elle a fait un pari : organiser le nouvel événement, devenu sa propriété, dans un laps de temps très court, à savoir 8 mois, et en collaboration avec l’Italie… Ce Salon était donc le « galop d’essai » pour la Fédération : malgré les conditions compliquées qui ont entouré son organisation au cours de ces huit mois, nous pouvons nous féliciter collectivement, organisateurs, exposants et visiteurs, d’avoir passé avec succès ce « galop d’essai ». Car le Salon est bien un succès : avec 3000 m² occupés, 119 exposants issus de 17 pays différents et 4000 entrées comptabilisées sur les trois jours de l’exposition, nous pouvons affirmer que l’événement en a été un pour la Profession. Les Assemblées Générales de la Fédération, qui se sont tenues lors du Salon, ont réuni plus de 100 personnes, ce qui relève de l’exploit pour ce type de réunion à l’ordinaire « boudée » par les adhérents… Les tables-rondes, qui ont vu la présence d’intervenants de grande qualité, ont également su glaner leur public, même si l’on peut toujours déplorer qu’il ne soit jamais aussi nombreux que l’on pourrait l’espérer lorsque l’on se propose de traiter des sujets d’enjeu majeurs pour l’avenir de la Profession… Reste que la Fédération a imposé sa marque dans ce renouveau voulu par les Professionnels. Et l’on doit s’en réjouir. Tout nous laisse penser maintenant que l’on pourra transformer l’essai en 2025 pour la deuxième édition de l’événement, avec les ajustements qui s’imposent et que l’équipe fédérale aura à cœur de défendre devant le nouveau conseil d’administration de la Fédération, dans l’intérêt bien compris de toutes les parties prenantes et, en premier lieu, des exposants. À ce titre, le retour d’expérience des participants est précieux et la Fédération en tiendra compte pour repenser l’événement d’ici sa prochaine édition, dans deux ans. L’édition 2023 est de bon augure, nous connaissons désormais notre potentiel. Il nous reste à tirer profit de tout ce qui s’est fait pour faire mieux encore, en accord avec l’idée que nous nous faisons d’un événement français dédié aux professionnels de la D.A et sous l’égide de NAVSA.
FCM : Vous venez d’accéder à la présidence de la Fédération : quelles sont selon vous les priorités du syndicat professionnel ?
A.C. : Tout d’abord, je tiens à remercier et féliciter le travail de la Fédération durant les trois dernières années, qu’il s’agisse de mon prédécesseur Pierre Albrieux, des membres du Conseil d’administration ou des permanents. Je ne peux que les remercier pour le formidable travail effectué pendant la crise Covid, qui a permis à l’ensemble de la profession de faire face en pleine tempête. Il en va de même pour la transition du gobelet plastique vers le gobelet carton. À chaque fois, NAVSA a répondu présent et a su réagir de manière efficace voire salutaire. Nous avons subi bien des chocs et la Fédération a prouvé qu’elle était plus que légitime et efficace pour nous éviter le pire et permettre la poursuite de l’activité. Je crois qu’aujourd’hui, et c’est ma volonté première, il faut chercher à anticiper et ne plus subir. Nous devons nous saisir des futurs enjeux qui vont impacter la profession. Le premier, à mon sens, reste la transition écologique et énergétique. La Distribution automatique est directement concernée et, de fait, il va nous falloir accompagner les gestionnaires et les professionnels dans un changement de pratiques. Cela nécessitera du temps mais il nous faudra, cette fois-ci, anticiper, prévenir et ne pas subir. Nous devons passer de la gestion de crise à l’anticipation et nous projeter dans une action plus sereine.
FCM : Le Conseil de la Fédération s’est élargi et même féminisé… Est-ce un atout pour la profession ?
A.C. : C’est la première fois qu’une femme occupe ce poste et c’est à l’image de notre profession qui se féminise… Je constate que de plus en plus de femmes sont à la tête d’entreprises de gestion de distributeurs automatiques, ce qui prouve que la féminisation de notre métier s’exprime déjà dans les faits. Par ailleurs on ne peut que se féliciter du nombre de candidatures qui se sont portées pour rejoindre les instances de la Fédération. Les deux groupements Qualidea et Prodia+ sont également rentrés au sein du Bureau de la Fédération et c’est une très bonne chose. Je ne peux qu’inviter et inciter les autres groupements de professionnels à nous rejoindre. Cela traduit une volonté de s’impliquer pour l’avenir de notre profession. J’aurai à cœur en collaboration avec les permanents, de travailler avec un collectif fort et engagé dans les dossiers et sujets qui nous concernent tous. Ce collectif regroupant gestionnaires et industriels, ce collectif féminisé, c’est pour moi la clé du succès pour la défense de nos intérêts.
FCM : Vous venez, après avoir été élue deux fois « meilleure torréfactrice de France », de vous voir décerner le titre de Meilleur Ouvrier de France (MOF) : cela évoque-t-il la nécessité de placer le café et la torréfaction dans l’excellence, de concilier industrie et artisanat ?
A.C. : Une vision globale du marché du café prend en compte à fois les industriels et les tendances croissantes comme celle du café de spécialité tourné vers l’excellence. Avant tout, en qualité de présidente de la Fédération, je représente l’ensemble des professionnels qui sont impliqués et participent à son développement au-delà de mon implication dans la filière artisanale.
FCM : Enfin, la distribution automatique est-elle toujours en capacité de capter la modernité ?
A.C. : Le Salon Vending Show Paris a montré que la profession reste au cœur des problématiques contemporaines. Problématiques environnementales, digitalisation, enjeux alimentaires : des problématiques auxquelles nous devrons répondre.
Nous devons rendre ses lettres de noblesse à la Distribution Automatique et changer son image. Nous devons nous employer à faire connaître note profession et lui donner une résonance moderne et positive. C’est un vrai chantier mais à mon sens nous avons tous à travailler pour mettre des paillettes dans les yeux de nos clients.