Les derniers chiffres et statistiques qui sont tombés ne sont pas bons et bien que nous soyons entrés dans la période de trêve estivale, il faut tout de même regarder la réalité de manière éclairée. En 18 mois le volume des dépenses alimentaires des Français a chuté de 17%, une tendance inversement corrélée à l’inflation des prix alimentaires qui atteint 20% depuis 2022. Les Français taillent dans la dépense alors que la croissance économique est chaque jour revue à la baisse. Le chiffre des défaillances des entreprises en France a franchi au mois de mars sur un an la barre des 45000 avec une nette progression sur les TPE/PME ce qui laisse à penser que le chômage pourrait reprendre une pente ascendante. Même si chacun table sur un recul progressif de l’inflation peu estiment que la croissance sera de retour d’ici 2024. Plus encore lors du dernier salon Vending Show Paris la conférence sur la conjoncture a bien mis en évidence que les cours des matières premières comme des matières agricoles et de l’énergie avaient rester à un niveau bien plus élevé qu’avant la pandémie. On comprend bien alors pourquoi les efforts du Gouvernement pour lutter contre l’inflation et les injonctions de plus en plus directes du Ministère de l’Economie trouvent peu d’écho parmi les industriels qui aujourd’hui restent fixés sur un maintien des marges plus que sur leur baisse.
Et le vending dans tout cela ? La distribution automatique bénéficie d’un statut à part. Elle reste un lieu de vente pour des achats fonctionnels ou des achats plaisir. L’impulsion est un moteur d’achat et le niveau des prix des produits qu’elle distribue reste bien souvent en deçà des autres segments de la vente hors domicile. La distribution automatique reste un canal mass-market avec une localisation majoritairement unique : l’entreprise. En milieu public si les prix pratiqués sont plus élevés ils sont là encore plus avantageux que dans les commerces et enseignes de proximité concurrents. Dès lors elle peut faire face à la crise ou aux soubresauts économiques de manière un peu plus sereine. Les Français restent attachés à leurs petits plaisirs du quotidien. Néanmoins elle doit faire face elle aussi à la hausse du coûts des matières première comme de l’énergie qui impactent ses coûts d’exploitation. La rationalisation des parcs et la remontée des prix restent essentiels pour une poursuite de l’activité. Cette rationalisation a commencé depuis le déconfinement mais va à n’en point douter se poursuivre. Elle est d’autant plus nécessaire que la nouvelle réalité économique du vending doit composer avec le poids que le télétravail fait peser dans le volume global des ventes. Si on constate une volonté croissante des entreprises à faire revenir leurs collaborateurs sur le lieu de travail, le niveau effectif de collaborateurs présents de manière quotidienne reste en deçà des niveaux pré-pandémiques. Le vending va devoir intégrer cette « nouvelle » réalité dans son modèle de croissance et de développement. Cela signifie que l’automate va devoir vendre plus et mieux. Il doit être à la fois attractif par les produits qu’il propose, plus simple à utiliser avec une UX fluide associée à une expérience de paiement rapide et sécurisée. Tout l’enjeu des professionnels va donc passer par un bon dimensionnement des offres, une simplicité d’achat et de paiement et des prix de vente intégrant les hausses des coût d’exploitation. La course à la rentabilité est relancée.