La reprise des activités de Maison Lyovel sur Lyon et sa région a placé BDA sous les feux de la rampe ces derniers moi. Gilles Buffat son emblématique dirigeant a bien voulu répondre à nos questions et mettre en avant l’ensemble des logiques qui président au développement de l’enseigne ces dernières années.
F&CM : BDA apparaît comme un leader régional sur le couloir Rhodanien. Comment s’articule votre activité aujourd’hui ?
Gilles Buffat : BDA gère aujourd’hui un peu plus de 4250 automates de distribution automatique qui sont essentiellement des automates freestanding. C’est une de nos particularités que de nous concentrer sur les clients et sites de taille significative dédiés à un fort trafic comme les hôpitaux, les bases logistiques, les universités les administrations et sites semi-publics. Cet axe de développement nous l’avons peu à peu mis en place, structuré et organisé afin d’optimiser notre activité et la prestation de service associée. Nous réalisons un chiffre d’affaires de 17 millions à fin 2023 et atteindrons un objectif de 22/24 millions d’euros à fin 2024. Le siège de la société se situe à Valence mais nous disposons d’agences spécifiques implantées afin de pouvoir déployer nos services sur les grandes agglomérations comme Lyon, Grenoble, Avignon, Aix, Montpellier.
F&CM : Vous êtes attachés à une logique de maillage territorial.
G. B. : C’est à mon sens la déclinaison logique de notre volonté d’apporter un niveau de prestation centré sur les attentes du marché. Nous devons en priorité être à l’écoute de nos clients et capables de répondre à leurs sollicitations. Les notions d’écoute et de service restent essentielles chez BDA et je crois qu’aujourd’hui cela fait partie de notre image de marque. Le maillage mis en place nous permet de garantir une proximité à chacun de nos clients et de garantir une réactivité et c’est bien là une demande de plus en plus pressante. L’épisode Covid a laissé des traces dans l’inconscient des donneurs d’ordres dont certains se sont trouvés bien seuls avec des prestataires qui avaient fait le choix de réduire leur activité voire de la stopper tout simplement.
F&CM : Comment avez-vous vécu la période Covid ?
G.B. : Nous avons pendant la majeure partie de la pandémie mis un point d’honneur à rester ouvert et servir au mieux nos clients. Nous avons comme je le disais beaucoup d’acteurs de la logistique ainsi que dans le monde médical. Dès lors il nous incombait de pouvoir leur apporter un soutien et de répondre présent car ces derniers étaient en première ligne malgré les difficultés. Nous avons su organiser notre activité, sensibiliser nos équipes et assurer la charge de travail. Cette période a été difficile et les équipes ont su se montrer à la hauteur des enjeux. Nous avons même dans certains cas mis à disposition des matériels afin de répondre aux demandes quitte à avoir à les retirer par la suite et ces efforts n’ont pas été vains car les clients n’oublient pas que nous avons su répondre au mieux pendant cette période.
F&CM : Comment avez-vous abordé l’inflation et la situation économique en découlant ?
G.B. : Nous restons dans une logique de dynamique marché. Nous avons pris le temps de rationaliser nos activités et de réorganiser le travail en fonction des nouvelles exigences. L’inflation et de manière plus large la hausse des coûts d’exploitation nuits a conduit à retravailler nos offres tarifaires. C’est un discours que nos clients entendent car ils sont bien conscients de la nécessité d’adosser un prix juste à la prestation de service que nous apportons. Ce fut un enjeu mais nous avons pris le parti de la transparence et c’est bien ce qui fait notre force.
F&CM : vous avez un discours très « Customer centric » est-ce volontaire ?
G.B. : Nous plaçons évidemment le client au centre de nos préoccupations. Il ne faut pas oublier que nous apportons une prestation de service et que c’est cette prestation qui fait la différence. Le consommateur n’est plus seulement en quête de prix bas, mais aussi de qualité et d’un relationnel personnalisé. Proposer une expérience qualitative en adéquation avec ses besoins est essentiel chez BDA afin de garantir un niveau de satisfaction voire chercher à le bonifier. Cela passe dans un premier temps par une écoute de tous les instants et nos équipes sont formées pour cela mais également par la mise en avant d’un large panel de produits de qualité et de marques qui répondent aux unités de besoin. Notre approche centrée sur les clients à fort potentiel nous autorise aujourd’hui à valoriser nos gammes de produits quitte à nous appuyer sur des matériels à forte capacité. Cela permet de venir contenter chacun et chercher à satisfaire le plus grand nombre. Cette logique se traduit par une mise en avant des marques et de la qualité. C’est vrai sur le café avec nos partenaires Lavazza et JDE mais également sur les boissons fraîches, les snacks et le snacking. Nous croyons que l’offre crée sa propre demande et de fait nous ne cherchons pas à restreindre les références mais plutôt à cibler les gammes en fonction des besoins et des demandes. Cela induit un travail sur le terrain mais finalement cela créer de la satisfaction et de la consommation additionnelle. La proximité de nos équipes, la rapidité d’intervention le cas échéant contribuent à ce sentiment de réactivité et d’attention. C’est à la fois valorisant pour le consommateur, pour nos clients et de fait pour BDA et nos équipes.
F&CM : C’est une culture d’entreprise que vous déployez aussi lors des reprises d’activité comme chez Maison Lyovel ?
G.B. : Nous avons décliné cette logique depuis la reprise en élargissant dans certains cas les offres en redéployant des matériels. Cette logique a permis de redonner du sens à l’activité et motiver les équipes avec une vision nouvelle et peut être plus terre à terre. Nous restons une entreprise familiale avec des schémas de décision courts et une culture de la réactivité. Je constate que les efforts entrepris portent leurs fruits. Cette approche nécessite de l’engagement mais là encore les clients comme les équipes bénéficient d’une attitude positive.
F&CM : Comment envisagez-vous la transformation de la profession ?
G.B. : Il est toujours difficile de lire dans le parc de café. Concrètement je constate que le métier reste une activité de proximité. Nous devons nous adapter aux exigences contemporaines. Nous avons par exemple misé assez tôt sur le paiement digital et notamment bancaire et force est de constater qu’il s’est généralisé. Par ailleurs nous avons cherché à répondre aux besoins de réactivité et de bonnes pratiques en adoptant la télémétrie comme moyen d’organiser au mieux notre gestion de l’exploitation. Enfin nous cherchons à venir adosser des offres en termes d’équipement via des matériels offrant du choix et de la souplesse. Cela nécessite des investissements mais également des logiques de reconditionnement et de remise à niveau des distributeurs automatiques, BDA a misé assez tôt sur les outils et interfaces digitaux en retravaillant ses distributeurs automatiques boissons chaudes. Nous avons de fait bonifié l’expérience utilisateur face à la machine mais également fait monter nos matériels en gamme avec des dalles tactiles et une labellisation. Nous sommes à l’écoute du marché sur l’offre de snacking et de restauration connectée afin de bien cerner les demandes et leur développement hors du marché parisien. Cette approche doit nous permettre d’apporter la réponse la plus adaptée au bon moment.